Raccordement du bidonville la Révolution des œillets au réseau d'assainissement de la Métropole de Nantes
Organisation ayant mis en oeuvre l'étude de cas
Description du contexte d'urgence
Les habitants de ce bidonville résident depuis de nombreuses années dans ce quartier. Le site compte 16 caravanes où se répartissent 35 habitants dont 8 mineurs.
Préalablement à l'intervention conjointe de Solidarités International et de la métropole de Nantes, les habitants n'avaient pas accès à un assainissement géré en toute sécurité. Par leurs propres moyens, ils avaient construit des latrines qu'ils déplaçaient dès que les trous servant de réceptacle aux excréments étaient plein.
Ces installations n'étant pas étanches, elles faisaient courir un risque environnemental lié à la pollution de sols. Elle représentait également une menace pour la santé publique des habitants mais venait aussi entacher leur dignité.
Description du processus de traitement
Depuis leur installation sur le site, les habitants ont pu bénéficier d’un accès à l’eau fourni par l’ONG Solidarités international et d'un compteur électrique mis en place par la ville de Nantes.
En 2021, deux blocs sanitaires ont été installés par l'ONG Solidarités International. Ces blocs sanitaires sont pourvus de toilettes à chasse d'eau.
En partenariat avec la métropole de Nantes, ces blocs sanitaires ont été raccordés au réseau d'assainissement public afin que les eaux usées soient acheminées et traitées dans une station de traitement.
Évaluation et conception (faisabilité)
Les habitants du bidonville ont été étroitement associés au choix des solutions techniques mises en œuvre. Ils ont été interrogés sur leurs préférences quand à des toilettes à chasse ou des toilettes sèches.
Cette mobilisation communautaire en amont du projet a permis de renforcer l'appropriation des solutions mises en œuvre et ainsi d'assurer le bon entretien des infrastructures.
Construction
Les blocs sanitaires ont été installés par l'ONG Solidarités International qui les loue à une entreprise privée.
La mobilisation communautaire a permis de faire ressortir une préférence pour un avoir un bloc sanitaire pour les femmes et un pour les hommes. Afin d'assurer un accès sécurisé aux blocs sanitaires de jour comme de nuit un éclairage a été installé.
Des brises-vues ont également été installés à l'entrée des blocs afin d'améliorer l'intimité des usagers et de limiter les risques d'utilisation par des personnes extérieures au site.
Ces blocs sanitaires sont raccordés au réseau électrique et disposent de points de lavage des mains et du chauffage.
Depuis août 2021, ces deux blocs sanitaires sont raccordés au réseau d'assainissement de Nantes métropole. Les eaux usées sont acheminées et traitées dans l'une des stations de la métropole. Le raccordement a été réalisé par l'entreprise délégataire de Nantes métropole. Les eaux grises s’infiltrent elles dans le sol.
Opération et maintenance
Les habitants du bidonville ont été étroitement associés tout au long du projet.
Un règlement d'usage des toilettes collectives a été co-construit avec les usagers afin d'assurer le bon entretien et usage des infrastructures dans le temps. Ce règlement d'usage a été rédigé en français et en roumain.
Une campagne de sensibilisation a aussi été menée auprès des usagers afin d'assurer une utilisation durable de la ressource en eau. Un compteur a été installé et permet de suivre les consommations en eau du bidonville.
Leçon apprise
Solution adaptée à une politique de stabilisation du site, avantageuse sur le long terme mais difficile à mettre en place.
De nombreuses autorisations sont requises pour effectuer les travaux de terrassement pour le raccordement au réseau d’assainissement non collectif. Il est important d’anticiper ces délais dans le chronogramme des activités.
Forces
De multiples enseignements peuvent être tirés de ce projet qui constitue le premier exemple de raccordement d'un bidonville en France à un réseau d'assainissement public.
L'analyse des données économiques permet de mettre en évidence le moindre coût que représente cette solution pour la collectivité mais aussi les usagers.
Le raccordement au réseau public permet d'avoir un assainissement géré en toute sécurité. Les eaux usées sont traitées dans les stations de la métropole et un contrôle de la qualité des effluents est réalisé.
L'intervention de Solidarités International a permis de lever de nombreuses barrière liées au caractère informel de l'occupation du terrain par les habitants. L'ONG a ainsi ouvert un contrat afin de raccorder le bidonville au réseau d'eau de la ville. L'ouverture d'un contrat a permis de lever de nombreuses contraintes administratives.
Plébiscité par les habitants des bidonvilles de l’agglomération nantaise, et dont l’appropriation par ces derniers est la plus évidente.
Economique sur le long terme.
La gestion ex-situ par le réseau d’assainissement limite fortement les besoin d’intervention;
Faiblesses
Le caractère illégal du bidonville constitue un frein à la durabilité de solutions mises en œuvre.
L'impossibilité de souscrire à un contrat d'abonnement du fait de l'occupation illégale des sols a conduit Solidarités International à prendre un contrat d'alimentation en eau à son nom.
Cette solution permet actuellement le raccordement en eau du camp mais aussi l'évacuation des eaux usées. La durabilité de ce système est donc directement liée à la capacité de Solidarités International à mobiliser des financements et à maintenir son ancrage sur ce territoire.
Difficultés techniques d’installation : raccordement au réseau d’AC nécessitant l’intervention des services de la métropole.
Cout initial plus important.
Propriété du terrain pouvant être un frein.
Besoin d’un raccordement à l’eau de par la consommation des chasses.
Galerie d'images
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